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La communication « moderne » prend aujourd’hui essentiellement la forme des incontournables réseaux sociaux. Le travers de cette pratique est que nous aurions peut-être tendance à amalgamer « communication » dans son acception de partage échange et confrontation d’idée, avec « communication » dans son acception de liaison potentielle entre les individus.

Si nous n’avons jamais eu d’offre aussi pléthorique de la deuxième (moyens de communication) nous n’avons jamais été aussi appauvris de la première (échanges et confrontations bienveillantes entre individus).

Comme le montrent de nombreux chercheurs en sciences sociales, le corporatisme, le repli sur soit croit avec la quantité de moyens de « communication ». Je m’explique. Il en va des réseaux sociaux comme des moteurs de recherche.

Si nous recherchons par exemple, une huile essentielle pour traiter une douleur musculaire de l’épaule, nous aurons lors d’une prochaine recherche sur un tout autre sujet, les propositions « huiles essentielles » qui vont surgir en première ligne. Le moteur aura « compris » que vous aimez bien les huiles essentielles et comme le client est roi est que son seul souci est de vous donner entière satisfaction, il va faire preuve d’encore plus de démagogie que le ferrait le plus doué des commerciaux humains !

Si vous intégrez un groupe de fans de tauromachie vous aurez bien peu de chance de côtoyer la mouvance végane ! Et je ne parlerai pas de la politique …!,

Plus aucun danger donc, que vous croisiez une « communication » qui vous bousculerait dans vos certitudes, vos croyances parfois. C’est une véritable eutrophisation de nos pensées qui une fois de plus née de la meilleure des intentions : celle de nous donner entière satisfaction.

C’est effectivement suite à de malheureuses expériences de communication en 140 signes, que j’ai choisi cette forme plus « élaborée » pour traiter certains thèmes de façon que j’espère originale, mais que j’encre résolument dans des connaissances scientifiques modernes. L’idée est ici de sortir des dogmes et proposer un axe de réflexion, d’analyse, qui vise à embrasser le vivant de manière systémique dans toute sa dimension complexe. Je n’ai pas la prétention d’asséner des vérités mais plus d’agiter le bocal pour que notre poisson rouge cérébral ne se noie pas[1] ?!

[1] Bruno Patino, La civilisation du poisson rouge: petit traité sur le marché de l’attention (Paris, France: Bernard Grasset, 2019).